L’Algérie en finale de la Coupe du monde ?
Qualifiée pour la Coupe du monde 2026, l’Algérie se frottera l’été prochain au gratin du football planétaire pour la première fois depuis 2014.
Deux échéances très importantes attendent l’Algérie. Dès le mois prochain, les Fennecs iront au Maroc pour disputer la Coupe d’Afrique des nations 2025 (du 21 décembre au 18 janvier), avec l’ambition d’y faire un bon résultat six ans et demi après leur deuxième titre continental. Et six mois plus tard, c’est en Amérique du Nord qu’ils débarqueront, cette fois pour jouer la Coupe du monde 2026. Leur première depuis 2014.
2014, une édition qui restera à jamais gravée dans la mémoire des Algériens. Cette année-là, au Brésil, les Verts ont fait vibrer tout un pays, et même au-delà, en atteignant les huitièmes de finale après avoir terminé deuxièmes d’un groupe dominé par la Belgique, également composé de la Russie et de la Corée du Sud. Un bon parcours qui les a conduits tout droit sur l’Allemagne pour une rencontre légendaire.
Algérie, le beau et déchirant souvenir de 2014
Ce 30 juin-là, les coéquipiers d’Islam Slimani ont tenu tête aux futurs champions du monde, les poussant même jusqu’en prolongation avant qu’André Schürrle (92e) et Mesut Özil (119e) ne viennent doucher leurs espoirs (2-1, ap). « Quand tu joues contre l’Allemagne, une équipe qui est tellement meilleure – la meilleure du monde, largement, parce qu’ils ont battu le Brésil 7-1 –, il faut se préparer à ça », raconte Vahid Halilhodzic.
Dans le podcast Kampo, animé par le journaliste Smaïl Bouabdellah, l’ancien sélectionneur de l’Algérie se replonge dans ce huitième de finale. Avec quelques regrets. « Je sais qu’ils (ses joueurs) ont peur. J’ai peur aussi mais je montre un visage complètement différent », se souvient-il. « Je leur ai expliqué qu’ils étaient meilleurs qu’eux. Ils m’ont demandé au départ et tu ne peux pas non plus raconter n’importe quoi. »
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L’Algérie a frôlé l’exploit contre l’Allemagne, en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2014.
« Je leur ai demandé: ‘Est-ce que vous gagnez aujourd’hui ?’ Ils avaient tous la tête vers le bas. Une deuxième fois, leur tête ne bouge pas. La troisième, j’ai crié un peu: ‘Je vous parle donc la tête haute, vous me regardez ! Je ne suis pas beau mais vous me regardez, là, dans les yeux ! On va tenter quelque chose. On peut faire ça, il ne faut pas avoir peur. Il faut jouer, surtout bien défendre mais quand il y a un ballon, il faut le jouer’. »
Et « Coach Vahid » d’enchaîner: « ‘Essayez de terminer vos actions avec une frappe ou quelque chose pour amener le danger chez eux. Ils seront surpris et ils pourront même paniquer.’ Et je l’ai vu, à un moment donné, ils ont vraiment paniqué. Ils n’ont pas compris comment cette équipe dominait comme ça. À la mi-temps, j’étais bien fâché et j’ai dit: ‘Hein, vous ne voulez pas gagner ? Je sors, je ne peux plus’. »
« Si on avait battu l’Allemagne… »
« Après la deuxième mi-temps, quand le match est terminé et qu’il y a les prolongations… La moitié des joueurs faisait le ramadan et l’eau manquait terriblement. D’ailleurs, deux joueurs sont sortis parce qu’ils avaient des crampes, donc je savais que ça serait difficile pour nous et ils ont perdu le match », déplore-t-il. De quoi lui laisser beaucoup d’amertume, car les Fennecs auraient pu aller très loin.
« Dans le vestiaire, c’était un peu difficile mais ils ont compris qu’ils avaient peut-être raté un moment historique. Pas seulement pour l’histoire du football algérien, mais du football en général. Si on avait battu l’Allemagne, je suis sûr qu’ils auraient pu aller jusqu’à la finale », croit-il. Imaginez, les Verts auraient alors pu croiser la route de la France en quarts, du Brésil en demies et l’Argentine de Lionel Messi en finale…
